Bonjour mon voisin suisse

Bonjour mon voisin suisse,

Dimanche le 8 février vous êtes demandé de répondre OUI ou NON a une question pourtant très délicate.

Si vous êtes xénophobe, si vous avez un problème avec tous les étrangers et vous voulez que les Suisses restent enfermés dans leur pays comme dans une prison pour pouvoir être séparés des autres peuples du monde, alors je vous comprends que vous voterez NON. C’est le mot qui va renvoyer la Suisse vers le Moyen Age mais, au moins, vous avez votre raison maladive.

Mais si vous ne l'êtes pas xénophobe, alors pensez-y un peu plus.

Pensez que ce que vous sépare, vous et votre voisin européen, n’est que le lieu de naissance! Grâce au progrès de l'information audio-visuel d'aujourd'hui vous le savez déjà.

Pensez qu'il y a des lois en Suisse et qu'elles sont faites pour régler les possibles problèmes économiques et sociales (voir les dangers invoqués dans cette campagne). On n'y fait plus confiance aux lois? Alors l'État n'a plus d'espoir et l'anarchie viendra! Mais, seulement si des gens irresponsables vont arriver au pouvoir.

Au 21-ème Siècle nous ne pouvons plus vivre coupé du monde (comme s'imaginent les partisans du "non") et l'image que le monde se fait de nous, ça compte beaucoup: Ça influence la bourse, la valeur du Franc suisse, le nombre des touristes qui visitent le pays, le prix de l'immobilier, notre vie tout court.

Pensez-vous comment va tomber l'attractivité du tourisme et des produits suisses (même des banques) après avoir été considéré comme pays xénophobe ou anti-européenne? Comment pensez-vous visiter un autre pays européen ayant une étiquette de peuple qui a peur de tout - maintenant peur des oiseaux, demain de leur propre ombre?

Et pour l'instant on n'a parlé que du mépris des peuples européens pas de la réponse économique et politique de l'Europe. Cette réponse viendra et sûrement ne va pas faire notre vie meilleure. Car si l'Europe peut très bien s'en passer des produits et des services suisses, je ne croix pas que la réciproque sera vraie!

Et pourquoi souffrir? Pour les convictions nationalistes de quelques-uns!

Mais si on est les meilleurs, pourquoi on aura peur des voisins et de la concurrence? Et qu’est-ce qu’on construira avec ce protectionnisme? Une société mole, protégé à l'intérieur mais incapable de survivre dehors?
Attention, avant de construire un mûr autour des frontières, soyez attentifs avec qui vous vous enfermez dedans! Car la clé de cette prison dorée ne sera plus chez vous!

Si la Suisse s'isolera, si les Européens auront des restrictions pour y résider, croyez-vous que les patrons des entreprises suisses resteront ici, les bras croisés? Une bonne partie va être forcée à délocaliser! Ils auront mal à résister contre la concurrence européenne, tout simplement. Ca va faire augmenter le chômage et ça va faire monter les prix en Suisse.

Ne vous laissez pas influencé par ceux qui veulent gagner du pouvoir par un discours nationaliste, qui, sans avoir une idée claire en politique, naviguent parmi les vagues en profitant des peurs des gens et en les stimulant même. Car d'ici jusqu'à l'incendie du Parlement que Hitler avait ordonné pour spéculer la peur des allemands, n'est qu'un petit pas. Et ils en sont capables de le faire, sans scrupules...

Aujourd'hui ils vous disent d'avoir peur des roumains et des bulgares. Mais ils ont peur de tout, même les oiseaux leur font peur, ne voyez-vous pas? Ils vous montrent des affiches comme quoi la Suisse est menacée par des corbeaux, des oiseaux libres du ciel. Ils ont oublié que le corbeau existe en ce pays depuis bien avant Wilhelm Tell. Ce n'est pas un oiseau étranger. Alors, avions-nous mal compris leurs affiches? Les corbeaux sont eux, les nationalistes qui se montrent de vrai visage avec leur grand espoir : pouvoir emprisonner le peuple bientôt.

Hitler faisait des cauchemars avec des juifs. Alors sa Propagande les montrait comme les ennemis du peuple, de l’État, de la civilisation mondiale. Le parti de M. Blocher l'imite aujourd'hui. Ce sont les étrangers qui l’envahissent dans son sommeil. Et il en avait tellement besoin d’un bon repos.

Aidez-le se calmer en votant OUI dimanche, OUI pour une Suisse digne et civilisée, pour une Suisse moderne, compétitive et attrayante.

Cordialement,
Ion Soare, Baden