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Lucien Metzner: "Ceux qui ont peur de se faire voler des postes de travail peuvent aller travailler en Roumanie"

Ceux qui ont peur de se faire voler des postes de travail peuvent aller travailler en Roumanie: le pays commence à manquer de main d'œuvre nous recommande Lucien Metzner

Dans mon enfance à moi, de Suisse en Suisse, j'entendais dire que  rien ne valait l'hospitalité suisse. C'était il y a longtemps. La  Suisse accueillait à cette époque les réfugiés Tibétains, puis  Hongrois, Tchèques, et un peu de Chiliens, avec une moue évidente,  cette fois (ceux-ci étaient des "gauchistes" qui fuyaient la  dictature meurtrière de droite).

Depuis que je vis trois ou quatre mois par année en Roumanie, je ne  trouve pas que l'hospitalité suisse ait un quelconque point commun  avec l'hospitalité roumaine: je me sens chez moi... en Roumanie, et  j'ai parfois honte d'être un ressortissant du pays qui recommence ses  campagnes xénophobes tous azimuts, ce pays dont les douaniers sont  réputés dans toute l'Europe pour leur façon spéciale de souhaiter la  bienvenue dans mon pays. J'en ai même pleuré de honte, une fois, dans  le bus qui nous ramenait de Roumanie, quand nous avons été traités  comme des délinquants. J'étais le seul Suisse, les Roumains m'ont  consolé: ils avaient l'habitude des excès policiers de leur dictature  à peine défunte.
 
J'ai encore constaté, à chaque fois que j'arrivais dans une famille  roumaine, la même joie de recevoir un hôte, le même souci de tout  faire pour que le visiteur se sente bien (le meilleur compliment  qu'on puisse faire à un Roumain en le quittant, c'est de lui dire que  "je me suis bien senti chez vous!") Chaque fois qu'on arrive chez  quelqu'un, il nous dit: "soyez le bienvenu!", et on répond: "je vous  ai bien trouvé!". On a donc du plaisir à rencontrer les gens,  sincèrement.

Ceux qui ont peur de se faire voler des postes de travail peuvent  aller travailler en Roumanie: le pays commence à manquer de main  d'œuvre, les travailleurs roumains sont actuellement en Allemagne et  surtout en Italie et en Espagne, et les médecins aux USA et au  Canada, de même que dans tous les pays européens, y compris la  Suisse. Donc, vous trouverez du travail, vous ne serez pas très bien  payé, mais la vie ne coûte pas aussi excessivement cher qu'en Suisse,  et surtout, vous réapprendrez d'autres valeurs et d'autres plaisirs  de vivre que le stress de l' environnement glacé de votre entourage  suisse, vous mangerez plus sain, plus goûteux, et les vins sont bons  et bon marché.

Mais en fait (et pour parler aussi simpliste que les adeptes de  l'UDC), qui donc prône la peur des travailleurs Roumains et Bulgares?  Ne seraient-ce pas les grands patrons du sommet de la pyramide UDC,  ceux qui ne devraient pas les engager dans leurs grandes entreprises zurichoises, surtout pas au noir, parce que c'est au noir qu'ils  représentent un danger pour les travailleurs suisses? Ne seraient-ce  pas ceux qui n'ont jamais mis les pieds chez nos cousins latins de  l'est, mais qui font des affaires avec l'excellente finance états-unienne, et vont en vacance aux Seychelles, à l'abri de la plèbe,  celle-là même qui est sensible aux slogans bêtifiants des campagnes  d'affiches digne de la propagande nazie des années trente?

 

Restez  donc au fond de vos ténèbres, mais ne cherchez pas à nous y  entraîner, bande d'UDCéistes! Moi, je vous propose d'aller voir ce merveilleux peuple, et de vous  rassurer en constatant qu'il existe encore des Etres Humains, avant  d'être des citoyens de la Roumanie, malgré toutes les souffrances que leur histoire des dernières décennies leur a infligé, au-delà de  l'imaginable pour un occidental.

Lucien Metzner

1/3 Vaudois, 1/3 Neuchâtelois, 1/3 Bernois... et 1/3  Roumain

 

Anonymous Sun, 02/08/2009 - 16:11

Votre proposition a déja été faite par certaines entreprises françaises qui délocalisaient. Toute la classe politique de gauche avait comdanné cette manière de faire. Et ressentie comme un affront par les salariés impliqués. A vous entendre ce serait applicable sans problème aujourd'hui?