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Un faux débat, une honte démocratique, un résultat très serré envisagé

L'UDC, l'ASIN, l'extrême-droite et tout ce que le pays compte de forces réactionnaires, dotés de moyens économiques considérables, se donnent actuellement à coeur-joie dans les médias suisses, avec pour résultat un pot-pourri à la fois xénophobe, mensonger et irréaliste dans le seul et unique but d'inciter la population à voter NON à l'extention de la libre-circulation lors du référendum populaire agendé dans un peu plus de dix jours.

Les derniers sondages, publiés conjointement par les télévisions nationales francophones et alémaniques, font état d'une situation préoccupante, pour ne pas dire alarmante: le pourcentage de "OUI", nettement au-dessus de la barre fatidique des 50% jusqu'il y a quelques semaines, a fondu progressivement pour stationner autour, justement, de cette barre. Seul le seuil de 7% d'indécis, dont une majorité suit traditionnellement les consignes des grands partis politiques – tous en faveur du OUI sauf l'UDC – permet encore d'envisager une courte majorité en faveur de la ratification de l'objet électoral.

Une fois de plus, la réaction des partis gouvernementaux, des syndicats et des milieux économiques s'est avérée confuse, molle, mal gérée et surtout dépourvue d'une quelconque volonté d'action coordonnée.

Pour être objectifs, signalons cependant que l'objet même de la votation, à savoir l'amalgame peu prudent de deux sujets sensibles – l'extension à la Roumanie et à la Bulgarie des accords bilatéraux et des fonds de compensation – et une véritable armada de mesures obtenues lors d'accords négociés séparément avec Bruxelles a fait, justement, le jeu de la droite extrême : faire miroiter au citoyen Suisse qu'aucune marge de manoeuvre n'était envisageable, et que cette votation était proposée au citoyen sous la forme d'un chantage pur et simple imposé par Bruxelles.

Le fait que tout au plus 1200 citoyens roumains et bulgares pourraient, à l'horizon 2010, résider en Suisse, et ce seulement après y avoir signé un contrat de travail provisoire, devrait à lui seul démontrer l'incongruité et l'intentionnelle irresponsabilité des arguments avancés par le camp du NON. L'amalgame – si facile et si porteur – de la criminalité, de la mendicité et des actions illégales menées par une frange ultraminoritaire de citoyens des deux pays en question est lui aussi parvenu – à grand renfort de moyens économiques – au coeur du débat. Aucun politicien de renom n'a osé rétorquer que depuis le 12 décembre, tout porteur d'une carte d'identité roumaine ou bulgare pouvait librement se rendre en Suisse, et que la votation ne changerait absolument rien, ni pour la majorité écrasante des gens honnêtes, ni pour la minorité liée au réseaux criminels.

La population suisse à tout à perdre en cas de victoire du NON: son image, sa crédibilité, et son sens le plus profond du civisme démocratique. Pour un citoyen suisse travaillant depuis bientôt trois ans en Roumanie, les limites de la bassesse qui ont été atteintes et dépassées durant ces dernières semaines m'écoeurent. Et l'incapacité de nos forces politiques traditionnelles à y répondre de manière simple et concrète m'indignent encore plus.

Pour ceux qui connaissent ces deux pays des Balkans, ce ne sont pas leurs citoyens qui auront quoi que ce soit à perdre en cas de victoire du NON dans dix jours. Ce seront les détenteurs d'un passeport à croix blanche devenus par leur propre faute des insulaires indésirables au coeur d'un continent bleu aux étoiles jaunes.

Dr Laurent Chrzanovski
Genève
Directeur général de l'exposition "Neolithic Art in Romania" (2008), placée sous le patronage du Président de la Confédération et du Premier Ministre de la Roumanie

 

Anonymous Sun, 02/08/2009 - 16:26

Les montants publicitaires des partisans du oui ont été supérieurs à ceux du non. Les médias étaient plutôt pour le oui. Alors, moi qui suis partisan du oui, je suis étonné que vous fassiez mousser votre aigreur envers la Suisse. A ce jour, toutes les consultations dites xénophobes ont été repoussée par le peuple. Le résultat est la, la Suisse a eu raison de ne pas intégrer l'Europe, elle s'en porte bien. Rassurez-vous, l'image de la Suisse est bonne, et rien ne justifie de cracher dans la soupe.

Anonymous Sun, 02/08/2009 - 17:17

In reply to by Anonymous

Tout à fait d'accord avec vous ; je dirais, en plus, que des messages (lettres ouvertes, manifestes, etc.) écrits dans un français très approximatif et promouvant un contenu à la limite du ridicule ne font que desservir la cause de la communauté roumaine, mais il est difficile, évidemment, de dominer des réactions émotionnelles de ce type (je me demande si les Bulgares ont réagi, eux).

Anonymous Sun, 02/08/2009 - 17:43

In reply to by Anonymous

Mon français très approximatif ne me donne pas mon drite, democratique, de n'exprimer mes opinions ?

Ca..c'est xenophobe et pas legal ! Merci, mon voisin Suisse !