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L'ambassadeur de coeur et l'ambassadeur du pays

Le jour de la Grande Union et immédiatement après, le 2 décembre, la Suisse a ouvert ses portes aux concerts de l’artiste qu’elle-même a lancé au public international il y a 40 ans. Appelé aujourd’hui « le Roi de la Flûte de Pan », Gheorghe Zamfir est revenu au lieu de son départ avec la foi et l’espoir que sa musique accomplira sa mission de profonde spiritualité humaine.

Célébrer la Journée Nationale de la Roumanie à l’étranger peut être beaucoup plus qu’une simple ou fastueuse cérémonie au cours de laquelle les impressions se mesurent au froid, par des serrures protocolaires des mains et des discours plus ou moins conventionaux. Au contraire, le désir des Roumains habitant à l’étranger est de sentir plus que jamais la ferveur roumaine et de partager ce sentiment avec le peuple hôte. Ainsi on a l’occasion de regagner et de vivre intensément la fierté d’être Roumain.

La salle de concerts de « Kultur Casino » de Berne a réuni le 1er Décembre environnement 700 spectateurs roumains et suisses. L’Ambassadeur de Roumanie en Suisse, Ionel Nicu Sava, qui a soutenu la réalisation de cette manifestation avec toute son équipe, n’a pas eu besoin d’un discours trop long, son message étant continué par « l’Ambassadeur spirituel du pays ». La musique et la maîtrise de Gheorghe Zamfir ont irradié tous les spectateurs, en achevant l’image artistique de notre peuple pour ceux qui ne la connaissent assez.

Mais les Suisses connaissent Gheorghe Zamfir et leur fierté est celle de l’avoir découvert. Le maître de la Flûte de Pan se souvient aussi le début « d’un court-circuit mondial qui s’est déclenché ici, en Suisse, il y a quatre décennies » et qu’il voudrait refaire en partant toujours de ce pays, comme lui-même nous l’a confessé. Cette fois, tout son art sera mis au service de la planète sur laquelle nous vivons, pour la sauver. « La planète se confronte à des pressions montantes, elle ne peut plus les endurer », celle-ci est la conviction de Gheorghe Zamfir, qui monte maintenant sur la scène avec la certitude qu’il a une mission à accomplir : « Je bombarde le Mal d’une manière que seulement les ermites le font. Je le fais sur la scène. Je me compte peut-être parmi les peux libertins qui n’ont pas peur, mais cela est possible parce que j’ai à ma portée la défense, aussi bien que l’attaque. Avec cette impulsion, c’est sur la scène de l’Institut Hôtelier de Lausanne, le centre le plus prestigieux de ce genre du monde, où l’artiste roumain a invité le public pour accueillir l’une de ses créations comme « prière pour notre planète », celui-ci étant aussi le message souhaité du concert qui aura lieu à Victoria Hall de Genève, en mars, l’année prochaine.
 
Réservé et modéré, le public suisse s’enflamme plus lentement. Même si la musique de flûte de Pan de Gheorghe Zamfir est connue et appréciée, les applaudissements se sont intensifiés à mesure que des sensibilités cachées ont été graduellement atteintes, finalement n’ayant plus de barrière entre celui qui offre et ceux qui reçoivent. Cette manifestation s’est passée à Lausanne, mais à Berne, le public généralement roumain s’est levé dès le début. C’est aussi le mérite du maître de conduire délibérément le publique vers l’extase: «Je sens le pulse du public, je le lis dès les premières minutes et je lui transmets le message qui lui va mieux.»

 
Le dernier message de  ce virtuose de la flûte de Pan, le seul instrument qui s’approche comme tonalité à la voix humaine, a été en Suisse un message profondément roumain. Un message encore plus souhaité maintenant, quand le peuple suisse se prépare pour ouvrir ses portes aux pays de l’est de l’Europe, en montrant que la Roumanie n’attend pas seulement recevoir, mais elle a également beaucoup à offrir.

Simona Rădulică-Montserrat, Lausanne

Traduction: Mihaela Nistor, Birmenstorf AG